Plusieurs plaintes, dont une pour "actes de torture", ont été déposées contre une compagnie de policiers opérant en Seine-Saint-Denis, déjà touchée par plusieurs scandales ces dernières années et dont la dissolution avait été annoncée ( AFP / Ludovic MARIN )
Plusieurs plaintes, dont une pour "actes de torture", ont été déposées contre une compagnie de policiers opérant en Seine-Saint-Denis, déjà touchée par plusieurs scandales ces dernières années et dont la dissolution avait été annoncée, a appris jeudi l'AFP, confirmant plusieurs informations de presse.
L'affaire a d'abord été révélée par les journaux Libération et L'Humanité, qui s'en sont fait l'écho mardi.
Selon leurs récits, deux hommes, âgés de 15 ans et 24 ans et ne se connaissant pas, ont subi le 12 septembre des violences, insultes et humiliations de la part de policiers de la controversée compagnie de sécurisation et d’intervention (CSI) de Seine-Saint-Denis.
Jeudi, la Ligue des droits de l'Homme a publié un communiqué pour demander le démantèlement de cette compagnie "structurellement à la dérive", dont quatre policiers avaient été condamnés en juin 2023 pour faux procès verbaux et, pour deux d'entre eux, violence volontaire en réunion par personne dépositaire de l'autorité publique.
Promise à la dissolution par l'ancien préfet de police de Paris Didier Lallement, la compagnie a finalement été réorganisée et replacée sous l'autorité de la CSI de Paris.
Sollicitée par l'AFP, la préfecture de police de Paris a renvoyé vers le parquet de Bobigny en charge du dossier.
Selon les plaintes déposées devant l'IGPN et le parquet de Bobigny mi-septembre par le jeune âgé de 15 ans, que l'AFP a consultées, l'adolescent s'était réfugié dans un local poubelle en voyant des policiers et en entendant des tirs de mortiers à proximité de son immeuble.
Alors qu'il se cache, il est interpellé et l'un des policiers lui assène "une dizaine de coups de poing avec des gants coqués" et l'insulte, selon l'une des plaintes, qui mentionne également dans le fourgon où il était menotté, des "coups au visage" avec une matraque de la part d'un policier tandis qu'"un autre le frappait à l’aide d’une bombe lacrymogène métallique à de multiple reprises".
"Durant ces violences, un des policiers filmait le mineur et lui demandait d’imiter le bruit d’un animal après chacun des coups portés" et notamment "de miauler puis d’aboyer".
Selon l'avocat du garçon, Me Pierre Brunisso, l'acte de torture se justifie par "la volonté d'humiliation" et "la durée" des violences.
Dans sa plainte, la seconde victime présumée a indiqué que l'un des policiers en moto l'a "percuté volontairement avec sa roue avant sur le côté gauche de (s)a moto" après qu'il venait de descendre, comprenant que les policiers qui le suivaient "étaient là pour (lui)". Il a ensuite reçu un coup de poing et est "tombé par terre, inconscient".
Il a ensuite repris conscience dans le véhicule où il a assisté aux coups donnés par "quatre policiers" sur l'adolescent.
Interrogé par l'AFP, le parquet de Bobigny n'a pas donné suite.

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